Le traitement de l’infection à VIH repose sur l’utilisation d’une association de plusieurs médicaments, connus sous le nom de médicaments antirétroviraux. Les médicaments antirétroviraux agissent en bloquant la multiplication du VIH et en améliorant votre système immunitaire (CD4). Le traitement permet de diminuer la quantité de virus dans votre sang (charge virale)jusqu’ à un niveau si bas qu’il ne peut plus être détecté en laboratoire (charge virale indétectable). D’où l’importance de le prendre en continu comme indiqué par votre médecin pour pouvoir bénéficier de son efficacité.
De nos jours, les traitements antirétroviraux se sont considérablement simplifiés puisque, aujourd’hui, la majorité des patient·es peuvent être traité·es avec 1 à 3 pilules/jour en une seule prise. Il est également possible de recevoir ce traitement par injection sous certaines conditions, une fois tous les 2 mois.
Pour rappel, aucun traitement ne guérit du VIH/SIDA, mais ils permettent à la majorité des personnes séropositives de mener une vie quasi normale et d’avoir une espérance de vie proche de la population générale.
Depuis plusieurs années, on sait que les traitements antirétroviraux sont efficaces pour freiner l’évolution de la maladie, réduire son impact sur votre corps et augmenter votre qualité de vie. Ils empêchent de plus la transmission du VIH à votre·vos partenaire·s lors de relations sexuelles non protégées mais également la transmission du virus à votre enfant durant la grossesse et l’accouchement.
Quand commencer son traitement ?
En Belgique, le traitement antirétroviral est recommandé dès qu’on apprend sa séropositivité et quel que soit le niveau de CD4. Pour la réussite de votre traitement et pour votre bien être, il est toutefois important de vous sentir prêt·e à le prendre. Vous pouvez en discuter avec votre médecin, exprimer toutes vos craintes et poser vos questions.
Pourquoi prendre un traitement ?
Bien qu’il n’existe pas encore de traitement qui permette de guérir du VIH, les antirétroviraux vous permettent de rester en bonne santé en renforçant votre système immunitaire et d’avoir une espérance de vie proche de celle de la population générale. Ils permettent surtout de réduire votre charge virale jusqu’à un niveau indétectable et donc de supprimer le risque de transmission.
Le VIH infecte principalement les cellules du système immunitaire (notre système de défense) appelées lymphocytes CD4. Pendant les premières années de l’infection par le VIH et en l’absence de traitement, le nombre de cellules CD4 chute progressivement et le système immunitaire s’affaiblit. Il devient alors incapable de lutter contre les infections et vous pourriez alors développer des maladies : c’est le stade sida.
Les traitements agissent de diverses façons en fonction des molécules qu’ils contiennent.
Le traitement empêche le virus d’entrer dans la cellule CD4
Le traitement empêche le virus de se multiplier dans la cellule CD4
Le traitement empêche le virus de sortir de la cellule et d’infecter d’autres cellules CD4
Le traitement endort le virus (le rend indétectable). Une fois le virus endormi, vous ne pouvez plus transmettre le VIH lors de relations sexuelles
Quels sont les effets indésirables possibles ?
Les effets indésirables des traitements varient selon la personne et les antirétroviraux qu’elle prend. Certains effets secondaires sont liés au fait que votre organisme s’habitue à ce nouveau traitement (les troubles gastro-intestinaux par exemple), d’autres sont provoqués par le médicament (comme la prise de poids). Ces effets indésirables sont toutefois devenus rares. Les nouveaux traitements sont mieux tolérés et ont un impact positif sur l’espérance et la qualité de vie. Le plus important est donc de poursuivre son traitement. La plupart des effets indésirables disparaissent après quelques jours ou semaines, mais si vous constatez qu’ils persistent, vous pouvez en parler à votre médecin qui va déterminer la cause et trouver une solution pour y mettre fin ou les atténuer.
Dans certains cas, vivre avec le VIH expose encore aujourd’hui à des complications métaboliques qui s’apparentent à un « vieillissement accéléré », à cause de la défaillance du système immunitaire, de l’inflammation causée par le virus, des effets indésirables des traitements et des conditions de vie (mauvaise hygiène de vie, isolement, stigmatisation, rejet, dépression, etc.). N’hésitez pas à en parler avec votre médecin spécialiste qui pourra vous aider.
Comment bien prendre son traitement ?
Pour que votre traitement soit efficace, vous devez le prendre tous les jours, sans interruption, et à la même heure, comme indiqué par votre médecin. La prise correcte de votre traitement vous permettra d’atteindre et de maintenir votre charge virale indétectable. Les oublis répétitifs et les sauts de prise peuvent entraîner une résistance du virus aux traitements (devenue rare) et donc un échec de votre traitement. Si vous ne parvenez pas à observer votre traitement (c’est-à-dire à prendre tous vos médicaments selon l’horaire établi et sans manquer de doses), parlez-en à votre médecin sans honte ni crainte de jugement afin d’évaluer les raisons et trouver des solutions pour y remédier. L’essentiel est de prendre correctement votre traitement pour atteindre une charge virale indétectable, rester en bonne santé et ne pas transmettre le virus à votre·vos partenaire·s ou à votre·vos futur·es enfant·s.
Certains médicaments doivent être pris à jeun tandis que d’autres peuvent être pris sans aucune restriction alimentaire. À vous de choisir en fonction de votre emploi du temps et/ou de votre mode de vie et en accord avec votre médecin ou l’infirmièr·e le moment adéquat pour la prise de votre traitement. Si vous oubliez une dose, prenez-la dès que vous vous en rappelez même si c’est plus tard dans la journée. Si vous vous en rappelez au moment de la prise suivante, n’en prenez qu’une seule, il est inutile de prendre une double dose.
J’ai entendu parler de l’allègement et de la simplification thérapeutique, qu’est-ce que c’est ?
Les avancées médicales permettent aujourd’hui, dans certains cas, de réduire le nombre de molécules, et de passer d’une trithérapie à une bithérapie, voire exceptionnellement à une monothérapie. C’est ce qu’on appelle allègement thérapeutique. Concrètement, il s’agit de proposer une combinaison de molécules facile à prendre, suffisamment efficace sur le long terme et avec le moins d’effets indésirables possibles.
La simplification thérapeutique quant à elle consiste à prendre moins de comprimés, soit parce que les molécules sont regroupées en moins de pilules, soit parce que les prises sont espacées. Dans les deux cas, le·la médecin veillera à ce que vous adhériez toujours bien à votre traitement.